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es brownies
écossais, elfes capricieux et malfaisants, formaient une caste
à part par leurs habitudes et par leurs aptitudes. Le "brownie"écossais
avait l'air pauvre ; il était hirsute et sauvage. La journée,
il restait tapi dans les recoins introuvables des vieilles demeures qu'il
prenait plaisir à hanter alors que la nuit, il s'employait assidûment
à remplir toutes les tâches pénibles qu'il pensait
que la famille au service de laquelle il se consacrait, pourraient accepter.
Mais le brownie n'en attendait aucune rétribution. Bien au contraire,
son attachement était si désintéressé qu'une
récompense en particulier si elle était sous forme de nourriture,
occasionnait invariablement son départ définitif.
n
raconte à ce propos l'histoire d'un brownie attaché à
une famille de la frontière, dont la lignée s'est maintenant
éteinte. La dame ayant fait une mauvaise chute au cours d'un travail
quelconque et le domestique auquel on avait commandé d'aller chercher
la guérisseuse à Jedburgh ne montrant aucun empressement
à accomplir cette tâche, l'esprit familier se glissa dans
le grand manteau du domestique qui se faisait tirer l'oreille, se rendit
à la ville sur le meilleur cheval du laird et prit le chemin du
retour avec la guérisseuse en croupe. Bien qu'il fut parti peu
de temps, les eaux de la Tweed qu'ils devaient nécessairement traverser
à gué, avaient atteint une hauteur considérable.
Le brownie qui devait ramener la femme le plus rapidement possible, n'allait
pas se décourager devant un obstacle de ce genre. Il se jeta à
l'eau avec la vieille femme terrifiée et la déposa en sécurité
là où ses services étaient attendus. Après
avoir ramené le cheval à l'étable où on retrouva
plus tard ce dernier dans un piteux état, il se rendit ensuite
dans la chambre du domestique qu'il avait suppléé. Il le
trouva en train de graisser ses bottes. Il lui administra alors la plus
magistrale des corrections en lui empruntant sa propre cravache. Un service
d'une telle qualité entraîna la gratitude du laird. Sachant
que le brownie avait émis le vœu d'avoir un manteau vert,
il ordonna qu'un vêtement de cette couleur lui soit confectionné
et qu'on le lui remette dans sa retraite. Le brownie récupéra
le manteau vert, mais on ne le revit plus jamais.
ous
pouvons supposer que, fatigué de sa servitude, il enfila sa nouvelle
livrée et rejoignit ses semblables.
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